• Rapports du Capitaine  17 (et non 16)

     

    Les Rapports du Capitaine  17

     

    Le SIOU blanc

    Dans la région de CUERS,(Var)

     

     

     

    L’hallucination collective

     

     

     

    Vous dodelinez du chef, vos yeux roulent dans leurs orbites. Vous seriez possédés ? Victimes d’une manipulation ? Non, rien de tout cela, c’est pire. Ou moins mauvais, c’est selon. C’est ce que l’on appelle une hallucination collective. Soignable, en principe. Un peu de sommeil, une alimentation équilibrée, riche en iode, et passez muscade, tout est oublié.

     

    Certains, plus résistants ont conservé des fulgurances, mais qui les écoute ? Déjà, la mise en condition, machiavélique, rien que ça ! Le Siou blanc, tout un programme ! Pour les absents, dressons le topo.

     

    LMU (Leader Maxima Unica) aura procédé pendant des semaines à un lavage de cerveau systématique. Pourquoi ? Pour nous préparer à la rencontre, LA rencontre, avec Moncousinmadi. Qui est-ce ? Vous allez l’apprendre.

     

    Ah, si vous vous étiez vus sur le parking du péage du Puget/Argens. C’était à celle, ou à celui qui prendrait l’air le plus fanfaron. On feint de jouer dans la cour des grands. Un peu comme les enfants qui prétendent ne pas croire au Père Fouettard et qui dissimulent mal la crainte qui danse dans leurs prunelles. Est-il vrai que nous allons rencontrer le mythique Moncousinmadi ? Voyons la suite édifiante de cette sortie, où on se compte, discrètement, où on se demande qui ne reviendra pas…

     

    Après une autoroute, prise dans un carcan de froidure -5°, le convoi serpente dans une vallée mystérieuse, aux brumes qui planent sur des ruisseaux pris par les glaces. Les voitures surchauffées n’empêchent pas des frissons insidieux venir tourmenter la base de la nuque. La question est dans tous les esprits. La Présidente nous bassine depuis des mois avec des affirmations péremptoires. Soi-disant issues de la bouche même de son cousin. Il lui aurait indiqué des circuits de randonnée et toute erreur supposée de direction se concluait par « Si c’est par là, mon cousin m’a dit qu’il fallait tourner là ». Qui pouvait être cet homme avec tant d’emprise sur une LMU à qui on ne la faisait pas ?

     

    Intervient le choc. IL est là, à la sortie d’un virage, droit, hiératique, camouflé par d’immenses lunettes de soleil. C’est la statue du Commandeur dont le bras tendu indique l’endroit où nous devons nous parquer. Le geste n’invite pas à la fantaisie. Il faut y aller. L’un de nous, se croit obligé d’aller d’un pied ferme vers l’apparition, de lui saisir le bras et de tâter le muscle. Oui, c’est un être vivant. C’est Moncousinmadi. Il est accompagné par tout un groupe de toulonnais. On se relâche, on fraternise, on se laisse gagner par une curieuse euphorie.

     

    Le chemin monte, raide. Il y a des grognements, des pieds qui trainent, des poumons qui se plaignent. La récompense est là, tout le groupe a atteint le sommet. Plus personne ne se méfie, la garde est baissée. La manœuvre est habile : sous le prétexte de contempler la Chartreuse, sertie au fond de la vallée, Moncousinmadi flatte les hésitants, les frileux, et les invite à suivre un parcours initiatique. Il faut, pour faire partie de la bande, enjamber une crevasse profonde, se retenir à quelques brins d’herbe et recommander son âme au Créateur. Certains réussissent, transfigurés par l’exploit. Ils savent qu’ils sont à deux doigts de l’intronisation et qu’ils pourront s’adresser au Commandeur en l’appelant « Dédé ». Ceux qui s’y croyaient déjà durent déchanter. La sortie du promontoire surmonté d’une antenne, ne pouvait se faire qu’en suivant une corniche, fermée par une porte verrouillée. En plus, pour décourager les intrépides, une grille aux barres acérées et tranchantes, disposées en rayons de soleil, se révélait être un obstacle terrifiant.

     

    De l’autre côté, un groupe de femmes ricanantes observaient la chose, et s’excitaient, la lippe gourmande.

     

    • Il n’osera pas… Il va s’accrocher… Peut-être même qu’il va se les accrocher…

    • Ils vont se dégonfler…

    • T’as vu le vide, le précipice ?

     

    D’autant plus qu’un écriteau annonçait la couleur :

     

    Hommes ! Attention ! D’autres ont voulu passer : ils ont maintenant intégrés les Petits chanteurs à la croix de bois !

     

    Mais Dédé veillait au grain, il veillait sur ses disciples. Ses incantations sauvèrent plus d’un rouston. Miracolo !

     

    Enfin, le clou de la journée : l’arrêt miam miam. Assis face au soleil, face au spectacle grandiose, mystérieux et intimidant des aiguilles de Valbelle, les sacs s’ouvrent, les cellophanes crissent, les bouchons sautent. Un silence s’instaure. Chaque membre du groupe est intronisé par une gorgée de vin de citron, versé par Dédé le Grand initiateur, qui murmure à chaque fois :

     

    • Buvez, car c’est bon…

     

    Nous venions enfin de découvrir que Moncousinmadi n’était pas un mythe ! Cette rando restera dans les annales, le vin de citron aussi…

     

     

     

    Gérard  Stell

     

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  • Les aiguilles de Valbelle

    Les Rapports du Capitaine 16

    Dans le texte de samedi, vous allez faire connaissance avec le mythique Moncousinmadi

    Qui est -il?

    Soit l'âme damnée de Leader Maxima Unica, soit son meilleur prétexte pour se permettre des erreurs de parcours! A vous de juger, à samedi!

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  • rEMERCIEMENTS

    Je remercie sincèrement les 6756 visiteurs de ce blog!

    C'est beaucoup plus qu'un encouragement à persévérer, c'est une véritable raison pour produire plus, et mieux.

    J'ai également eu le plaisir de recevoir 31935 visiteurs sur ma page Google.

    D'autres articles sont en préparation. J'espère, parfois, vous faire sourire et attends toujours vos commentaires avec un immense plaisir

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  • LA MOUISSE de BREBISSE

     

    Menton- Sainte Agnès- Maginot

     

     

     

     

     

    Dans la mouisse de brebisse

     

     

     

    Il n’y en a que pour elle ! C’est ce que certaines disaient, en tapant du pied, la lippe boudeuse. Vous aimez tellement votre Présidente qu’un référendum a été suggéré pour attribuer officiellement un nom de guerre à notre madone. Ce fut un plébiscite ! Tout un groupe soudé par le même élan et quelques montées lacrymales…

     

    Le titre de Leader Maxima Unica (LMU) sied parfaitement aux immenses qualités d’une personne dont la timidité et la modestie feraient passer la discrète violette, pour un monstre d’orgueil ! Rien de moins.

     

    Vous avez tous beaucoup d’esprit et certaines suggestions ont attiré l’attention. Cependant, lutin bondissant, elfe sautillant, coccinelle planante, la petite Thérèse de Lisieux sur Var, et j’en passe, ne correspondent pas tout à fait à l’esprit de la chose.

     

    Venons-en maintenant à notre randonnée. Comment la qualifier ? Sortie hors du commun ? Géante ? Trop top ? Sublissime ? Oui, tout cela et encore plus. Tant pis pour les gnagnardeux qui ne sont pas venus, because, va faire froid, va p’ t’être pleuvoir, j’suis constipé. Nous n’en parlerons pas de ceux-là, car cela ne nous regarde pas. Mais quelle randonnée ! Les autres étaient du Kiabi, celle-là, ce fut du Lacroix !

     

    Départ amusant, où il ne fut pensé au podomètre que… plus loin. Une voix s’éleva :

     

    • On demande un volontaire pour retourner au parking et revenir en comptant ses pas, pour régler le podo !

     

    Attroupement à une croisée de chemins. Une nouvelle venue, véritable Tatie Danièle tape du pied, saisit le bras de LMU et piaille :

     

    • C’est par là, je te le dis !

    • Suffit ! C’est moi qui dit où on va, mais c’est pas vrai ça !

     

    On progresse sur un chemin barré çà et là de cascades et de rus aux eaux translucides. Des odeurs suaves de terre humide, de buis et de feuilles décomposées nous accompagnent. L’adjointe promue lectrice officielle des cartes, annonce :

     

    • Suivez un beau sentier, bien dégagé, laissez la sente à main droite…

    • On y est, s’exclame Tatie Danièle, c’est ça le sentier, c’est pas une sente ça !

    • Oh ça va la Tatie Danièle, tu nous pompes, on n’est pas miros !

     

    Le chemin monte, monte, le sommet se dérobe à chaque tournant. Les pics enneigés, éblouissants, nous rappellent à plus d’humilité. On croit arriver, puis patatras, encore une montée ! Plus personne n’y croit, et puis… si ! Nous y sommes !

     

    La vue panoramique nous saute au visage, la lumière et les scintillements éblouissent nos pupilles. Personne ne le remarque, mais nos pieds s’enfoncent, curieusement, doucement, sûrement, de plus en plus profond, en même temps que résonne la décision de déposer les sacs pour le casse-croûte. L’endroit est charmant, si, vraiment. Nous sommes assis dans un enclos transformé en fosse d’aisance pour un troupeau de brebis. Il n’y a pas le choix : soit laisser pendre les jambes dans un vide sidéral et espérer une brise ascendante, ou se tourner vers une maison fortifiée dont les murs se gondolent dans une brume de fumets prenants, tenaces, qui liquéfient et pulvérisent les sinus Une chose verte traverse la mer de crottes et bougonne :

     

    • On me l’avait bien dit, tu t’inscris dans ce club, eh bien, crois-moi, t’es pas dans la merde !

     

    Il est l’heure de quitter cette montagne au charme si authentique, si rustique, il le faut. Pourquoi ? Parce que LMU a calculé le temps pile poil, pour arriver devant le fort enterré de Sainte Agnès, à l’heure. Ah, elle est forte la Unica !

     

    La visite de cet ouvrage de la ligne Maginot est bien plus qu’intéressante. L’état de conservation est surprenant. La simulation sonore des diesels en fonctionnement est d’autant plus saisissante qu’un fort relent de gasoil ajoute la touche de vécu. Une autre simulation sonore de tir au canon nous fait plonger dans un monde de bruits et de fureur. Les cœurs se serrent en songeant à ceux qui avaient en charge la défense de la région. Tatie Danièle fait encore des siennes. Elle harcèle le guide de questions. Le pauvre lève la tête et roule les yeux. Comment répondre à ce feu de couillonnades ? Nous tirons la manche du guide, et lui susurrons :

     

    • On ne peut pas la glisser dans le tube de 135 ? On la tire vers Menton, mine de rien, allez, juste un petit coup, non ? Comment ? Ah, vous croyez vraiment que ce serait la panique dans la ville ?

     

    Reste le jardin médiéval. Une merveille, qui achève ceux qui n’en peuvent plus. On fait croire à J.C., non, pas Jésus Christ, mais notre redoutable avaleur de dénivelés, que nous avons dégusté des beignets à la fleur de courgette, offerts par la guichetière du jardin. Si, c’est comme on te le dit, en plus, elle nous a servi du rosé, bien frais, gratos ! Le malheureux en a des larmes dans les yeux.

     

    Arrive LMU, visiblement fatiguée, elle nous écoute et abonde dans notre sens. J.C. pleurniche

     

    • C’est dégueulasse, geint-il, j’adore ça…

     

    Il lève les yeux vers le sommet, on entend son calcul mental : il y a 1325 marches, mais s’il se précipitait, y aurait-il encore des beignets, et du rosé ? La Présidente prend pitié pour le goinfre et le console. On en parle encore aujourd’hui !

     

     

     

    Gérard Stell

     

     

     

     

     

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  •  Où va vous conduire le Rapport du Capitaine  16?

    Nous allons gravir les pentes des montagnes qui surplombent Menton.

    Comme d'habitude, la journée sera émaillée de découvertes, de visites et de situations cocasses.

    Je suis enchanté par vos réactions à chaque diffusion de rapport.

    Que cette lecture vous soit agréable, et n'oubliez pas, abonnez-vous!

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