• Serre-Ponçon

    Une semaine de raquettes dans le Queyras, et quelques photos en passant.

    Vous voyez là, l'église Saint Michel, dans le lac de Serre-Ponçon, où il manque actuellement 23 mètres d'eau!

    Il sera plein, début Juillet.

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    Grotte d'Uzel

     

    ULTRACONFIDENTIEL

     

    Les Rapports du Capitaine   18

     

     

     

    Opération : encerclement de la grotte d’Uzel. Cote 414-IGN 3615

     

    Nom de code : Der fliegender Holländer

     

     

     

    Commando de choc, composé des éléments suivants :

     

    1. Le Capitaine, votre serviteur,

    2. Belles Bretelles, ex-officier d’artillerie. Encore bien connu dans les rues chaudes d’Oran, parmi les demoiselles de petite vertu, sous le doux sobriquet de « Boum Boum, le lieutenant Coup double ». Nommé ce jour premier bras droit.

    3. Le Grimpeux, dit la gloire des chapeliers. L’homme dont on parle en chuchotant qu’il a perdu à lui seul plus de bonnets que l’armée Bourbaki. Nommé ce jour deuxième bras droit.

    4. Colette, la terreur des pistes, du tarmac et des autoroutes,  connue, avec respect par ses concurrentes sous le nom de Flèche de Saint-Raph. Nommée ce jour bras droit de réserve.

     

    Avertissement : dans le rapport de mission qui suit, la première page est illisible. Le mélange de sang et de sueur qui en imbibe la trame, n’a pas besoin de mots pour dépeindre l’indicible, l’atroce vécu des traqueurs de chimères. Une longue journée de débriefing et 7 bouteilles de rosé, sans parler des cochonnailles, arrivèrent à peine, à faire un tri compréhensible parmi le fatras d’informations des plus fantaisistes. Il a pu néanmoins été possible de dégager les informations suivantes.

     

    Le rassemblement du commando, composé, comme vous avez pu le constater, de la crème de la crème, s’effectua sur le parking du Centre commercial de Valescure.

     

    0100H Rassemblement.

     

    La nuit profonde masque en partie la pâleur des visages, ainsi que la mâle assurance du groupe, qui laissa derrière lui, le parking. Belles Bretelles, regretta l’heure matinale qui l’empêchait d’acheter quelques croissants. C’est ainsi. Ils savaient, tous, avec la froide certitude de ceux qui se sacrifiaient, qu’aucun renfort ne les attendait au port, là, dans l’Estérel, aux abords de la grotte d’Uzel, leur objectif.

     

    0300H Regroupement au col des Lentisques.

     

    La sombre clarté qui tombait des étoiles se refléta sur les visages tendus. La progression, rapide jusqu’ici, allait se transformer en savante manœuvre d’approche. Il allait enfin être mis un terme au terrorisme intellectuel de LMU. Le capitaine demanda aux braves de faire un cercle. Les ordres qu’il avait, lui-même écrits, en se bandant les yeux, afin de ne pas en connaitre les détails, glissés dans une enveloppe cachetée à la cire, apparurent dans la lumière nocturne.

     

    • Mes amis, mes chers compagnons, voici l’instant de vérité. Nous sommes arrivés au point de non-retour. LMU nous gonfle le mou, en toute mauvaise foi, depuis des décades, avec son Cousinmadi. Voilà donc l’occasion rêvée de démasquer l’imposteur, de clouer le bec à ce mauvais conseiller qui ne cesse de fourvoyer notre LMU. Nous en avons assez de ce logiciel à 3 sous, conseillé par un fantôme. Nous allons nous saisir de lui, le tremper dans un baril de mélasse, l’enduire de plumes et l’exposer en place publique, à titre d’exemple.

    • Tu es certain de tes infos ? Tu sais bien qu’il est interdit de passer la nuit dans le massif, non ?

    • Dis tout de suite que Belles Bretelles radote. Vas-y Boum Boum, répète-lui.

     

    Belles Bretelles dégagea sa bouche de l’épais passe-montagne qui l’encagoulait ;

     

    • J’ai entendu la Unica à la salle de sport, dire à une copine, que Cousinmadi voulait essayer un nouveau GPS, de nuit, du côté de la grotte d’Uzel, alors, tu vois…

     

    0330H L’action.

     

    • A toi de jouer, Colette, fais honneur à ta réputation, et que la nuit soit ta complice. Dès que tu seras au sommet, tu feras signe : trois lueurs brèves s’il est là.

    • Des signaux, la nuit ? Il va les voir, s’il est là !

    • Justement, le Grimpeux a mis au point une technique écolo. Montre.

    • Colette, je te confie Germaine, j’y tiens, fais gaffe. Tu tires trois fois sur le tiroir de la boite d’allumettes, tu vois, comme ça…

     

    Il joignit le geste à la parole, et une lueur verte, vibrante, éclaira les visages tendus vers la boite ;

     

    • Un ver luisant ? Pourquoi Germaine ?

    • Ah, c’est en souvenir d’une copine, une vraie lumière…

     

    0345H L’attente.

     

    Il y eut pendant un court instant le soupir des graviers, à peine effleurés par Colette, puis, plus rien. Un silence bruissant de sons les plus divers, les bruits de la vie nocturne, mobilisèrent l’attention. Battement d’ailes de chauves-souris, bourdonnement de gros papillons, chuchotement dans les branches de rossignols couche-tard et, craquement de bois mort, piétiné par des sangliers en maraude. Une hulotte s’étonna de la présence de ces hommes sur son territoire et le fit entendre.  Une détonation sèche claqua au milieu de cette symphonie, à la gloire de l’invisible.

     

    • Vous m’en direz des nouvelles, dit le Grimpeux d’un air gourmand, en salivant, par anticipation. J’en ai pris deux cartons quand j’ai fait le Ventoux, chez un petit vigneron. Même dans la nuit, on voit que c’est du rosé !

     

    Fallait-il s’insurger contre ce manque criant à la discipline, ou saluer l’esprit de groupe, le fondement même de la camaraderie ? Honorer ainsi la mémoire du poilu de 14-18, qui sauva la France, grâce au quart de pinard ? Tous les bras se tendirent. Les scrupules furent étouffés dans l’œuf. Rien que des bons Français.

     

    Belles Bretelles s’écria : le signal !

     

    En levant les yeux vers le ciel, chacun put voir le scintillement vert, à la gauche de la grande Ourse. Ella avait atteint le sommet ! Elle avait repéré l’objectif !

     

    0400H Quand il faut y aller.

     

    Le commando se leva comme un seul homme. Visages fermés. Pensées intériorisées. Y allait-il avoir une résistance ? Allait-il supplier ? Aurait-il le culot d’invoquer l’honneur de sa pauvre cousine, innocente ? De quels artifices allait-il abuser pour faire fondre la carapace, la volonté implacable d’hommes prêts à tout ? Et puis, oui, et puis, à quoi ressemblait-il ? Deux bras et deux jambes, et tout ce qui va avec ?

     

    Chacun se concentra. Le Grimpeux songea à la bouteille de rosé, à peine entamée. Admirons-le, il en faut des comme ça…

     

    • Je vois la grotte, murmura Belles Bretelles, alias Boum Boum Coup Double. Les coordonnées sont… site 125… azimut 426… vitesse du vent… 8km nord-nord-ouest. Je coince la bulle sur l’objectif…

     

    La tactique longuement vue et revue, répétée avec des soldats en plomb dans une caisse de sable, se traduisit sur le terrain, par une habile manœuvre en tenaille. Plus de paroles superflues, l’adrénaline coulait à flots. Ils étaient transformés en chasseurs, en dangereux prédateurs. Ils enjambèrent la dernière courbe de niveau dans un élan où la fougue le disputait à l’héroïsme, et tombèrent à bras raccourcis sur la forme allongée, à l’entrée de la grotte. La couverture s’écrasa sous leur poids. Ils se regardèrent, éberlués, se demandant si c’était du lard ou du cochon. Ils commençaient seulement à comprendre qu’ils avaient été bernés alors qu’un immense éclat de rire roulait entre les flancs des montagnes. Un rire démoniaque, dont le but évident était de pousser les membres du commando, à la folie

     

    Belles Bretelles poussa un cri qui brisa le charme mortel du rire assassin.

     

    • Là ! Regardez, ce bout de papier ! Une trace !

    • De quoi parles-tu ? Montre ! Oui, tu as raison, son compte est bon, nous avons une preuve !

     

    Toutes les têtes se penchèrent sur le papier froissé, où chacun put déchiffrer :

     

    Massif du Siou Blanc dans 15 jours !

     

    04H38 La messe était dite…

     

     

     

    Gérard Stell

     

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  • La grotte d'UzelErreur!

    Le Rapport sur le Siou Blanc ne devait paraître qu'après celui sur la grotte d'Uzel!

    En effet, ce rapport vous éclairait sur  l'apparition du fameux Moncousinmadi!

    Vous saurez remettre ces rapports dans l'ordre voulu, dès samedi prochain, veuillez me pardonner!

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  • Rapports du Capitaine  17 (et non 16)

     

    Les Rapports du Capitaine  17

     

    Le SIOU blanc

    Dans la région de CUERS,(Var)

     

     

     

    L’hallucination collective

     

     

     

    Vous dodelinez du chef, vos yeux roulent dans leurs orbites. Vous seriez possédés ? Victimes d’une manipulation ? Non, rien de tout cela, c’est pire. Ou moins mauvais, c’est selon. C’est ce que l’on appelle une hallucination collective. Soignable, en principe. Un peu de sommeil, une alimentation équilibrée, riche en iode, et passez muscade, tout est oublié.

     

    Certains, plus résistants ont conservé des fulgurances, mais qui les écoute ? Déjà, la mise en condition, machiavélique, rien que ça ! Le Siou blanc, tout un programme ! Pour les absents, dressons le topo.

     

    LMU (Leader Maxima Unica) aura procédé pendant des semaines à un lavage de cerveau systématique. Pourquoi ? Pour nous préparer à la rencontre, LA rencontre, avec Moncousinmadi. Qui est-ce ? Vous allez l’apprendre.

     

    Ah, si vous vous étiez vus sur le parking du péage du Puget/Argens. C’était à celle, ou à celui qui prendrait l’air le plus fanfaron. On feint de jouer dans la cour des grands. Un peu comme les enfants qui prétendent ne pas croire au Père Fouettard et qui dissimulent mal la crainte qui danse dans leurs prunelles. Est-il vrai que nous allons rencontrer le mythique Moncousinmadi ? Voyons la suite édifiante de cette sortie, où on se compte, discrètement, où on se demande qui ne reviendra pas…

     

    Après une autoroute, prise dans un carcan de froidure -5°, le convoi serpente dans une vallée mystérieuse, aux brumes qui planent sur des ruisseaux pris par les glaces. Les voitures surchauffées n’empêchent pas des frissons insidieux venir tourmenter la base de la nuque. La question est dans tous les esprits. La Présidente nous bassine depuis des mois avec des affirmations péremptoires. Soi-disant issues de la bouche même de son cousin. Il lui aurait indiqué des circuits de randonnée et toute erreur supposée de direction se concluait par « Si c’est par là, mon cousin m’a dit qu’il fallait tourner là ». Qui pouvait être cet homme avec tant d’emprise sur une LMU à qui on ne la faisait pas ?

     

    Intervient le choc. IL est là, à la sortie d’un virage, droit, hiératique, camouflé par d’immenses lunettes de soleil. C’est la statue du Commandeur dont le bras tendu indique l’endroit où nous devons nous parquer. Le geste n’invite pas à la fantaisie. Il faut y aller. L’un de nous, se croit obligé d’aller d’un pied ferme vers l’apparition, de lui saisir le bras et de tâter le muscle. Oui, c’est un être vivant. C’est Moncousinmadi. Il est accompagné par tout un groupe de toulonnais. On se relâche, on fraternise, on se laisse gagner par une curieuse euphorie.

     

    Le chemin monte, raide. Il y a des grognements, des pieds qui trainent, des poumons qui se plaignent. La récompense est là, tout le groupe a atteint le sommet. Plus personne ne se méfie, la garde est baissée. La manœuvre est habile : sous le prétexte de contempler la Chartreuse, sertie au fond de la vallée, Moncousinmadi flatte les hésitants, les frileux, et les invite à suivre un parcours initiatique. Il faut, pour faire partie de la bande, enjamber une crevasse profonde, se retenir à quelques brins d’herbe et recommander son âme au Créateur. Certains réussissent, transfigurés par l’exploit. Ils savent qu’ils sont à deux doigts de l’intronisation et qu’ils pourront s’adresser au Commandeur en l’appelant « Dédé ». Ceux qui s’y croyaient déjà durent déchanter. La sortie du promontoire surmonté d’une antenne, ne pouvait se faire qu’en suivant une corniche, fermée par une porte verrouillée. En plus, pour décourager les intrépides, une grille aux barres acérées et tranchantes, disposées en rayons de soleil, se révélait être un obstacle terrifiant.

     

    De l’autre côté, un groupe de femmes ricanantes observaient la chose, et s’excitaient, la lippe gourmande.

     

    • Il n’osera pas… Il va s’accrocher… Peut-être même qu’il va se les accrocher…

    • Ils vont se dégonfler…

    • T’as vu le vide, le précipice ?

     

    D’autant plus qu’un écriteau annonçait la couleur :

     

    Hommes ! Attention ! D’autres ont voulu passer : ils ont maintenant intégrés les Petits chanteurs à la croix de bois !

     

    Mais Dédé veillait au grain, il veillait sur ses disciples. Ses incantations sauvèrent plus d’un rouston. Miracolo !

     

    Enfin, le clou de la journée : l’arrêt miam miam. Assis face au soleil, face au spectacle grandiose, mystérieux et intimidant des aiguilles de Valbelle, les sacs s’ouvrent, les cellophanes crissent, les bouchons sautent. Un silence s’instaure. Chaque membre du groupe est intronisé par une gorgée de vin de citron, versé par Dédé le Grand initiateur, qui murmure à chaque fois :

     

    • Buvez, car c’est bon…

     

    Nous venions enfin de découvrir que Moncousinmadi n’était pas un mythe ! Cette rando restera dans les annales, le vin de citron aussi…

     

     

     

    Gérard  Stell

     

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  • Les aiguilles de Valbelle

    Les Rapports du Capitaine 16

    Dans le texte de samedi, vous allez faire connaissance avec le mythique Moncousinmadi

    Qui est -il?

    Soit l'âme damnée de Leader Maxima Unica, soit son meilleur prétexte pour se permettre des erreurs de parcours! A vous de juger, à samedi!

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