• Luc a 10 ans, il hait sa mère, pour de multiples raisons. Il n'espère qu'une chose: grandir, et pouvoir quitter cette mère cruelle. Il imagine, dans la rue, avec ses copains, des aventures, dans un quartier de Metz qui porte encore les stigmates des bombardements. Il apprend tôt, à ne compter que sur lui-même.

    Les orties de l'été est le premier volume de cette saga.

    Black Cat et Cameo , second volume de la saga, trouvera Luc, à 18 ans. Il découvre par hasard un château qui sert de Quartier Général à l'aviation canadienne. Il deviendra témoin et acteur de crimes, d'enlèvements, de disparitions...

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks Pin It

    votre commentaire
  •  

    Les Rapports du Capitaine  12

     

     

     

    La légende du village Nègre

     

    Au nord de Cannes, pays grassois, Alpes Maritimes

     

     

     

     

     

    Des odeurs riches, lourdes, suivaient les méandres d’une brise enfiévrée par un doux soleil d’automne. C’est le champignon qui primait sur l’humus, le champignon et un mélange subtil de fleurs et d’herbes. Les pluies des derniers jours avaient ramené à la vie une nature terrassée par de nombreuses semaines de fournaise. La force et la vitalité de la végétation donnaient le sentiment que celle-ci mettait les bouchées doubles pour dresser un rempart illusoire, face aux bourrasques glacées en gestation, là-haut, au delà des sommets.

     

    Le soleil de l’après-midi s’insinua entre les feuilles mordorées d’un noyer, toucha de ses rayons chauds une noix qui n’attentait que ce signal pour chuter. Elle rebondit sur le ventre du dormeur qui se réveilla en douceur, le temps que ses pensées s’ordonnent, le temps qu’il se souvienne. Ah oui, il faisait si bon, les trilles des oiseaux étaient si charmants, qu’il céda à l’invitation langoureuse de ce coin d’herbe, sous le noyer. Il s’y allongea alors, avec la conviction de savourer un grand moment de volupté. Eveillé, il leva les yeux vers les feuilles où l’or le disputait au cuivre, amusé par la chute de la noix, et le souhait d’en voir une autre choir. C’était un instant de solitude magnifique.

     

    Il avait fait un excellent déjeuner à la petite auberge de ce village de carte postale, perché dans la montagne, au bout d’une route qui s’arrêtait là. Il en était au café, lorsque le patron s’appuya des deux mains sur la table et lui demanda :

     

    •  Vous n’êtes pas équipé pour la randonnée, mais il y a quelques chemins aux alentours où vous pourrez faire provision de grand air et de paysages, vous verrez, c’est magnifique.

    • J’ai entendu parler d’un village nègre, de l’autre côté de la crête, de quoi s’agit-il ?

    • Il n’y a pas plus de village nègre que de fils du pape. Vous connaissez la légende ?

    • Non, mais j’aime les légendes et je suis prêt à vous écouter.

     

    Le patron trempa ses lèvres dans un verre d’alcool blanc, il claqua de la langue, puis commença, les yeux mi-clos.

     

    •  C’était au début du siècle dernier. La vie était rude, à l’époque. Les gens de la montagne ne vivaient que de ce que la nature voulait bien leur donner. L’automne représentait la dernière étape avant l’engourdissement de l’hiver. Ce sont surtout les enfants qui s’en allaient sur les pentes, ramasser mûres et myrtilles, noix et châtaignes, et bien sûr, les champignons. Séchés, ou dans le vinaigre, ils apportaient un air de fête pendant les longues nuits de l’hiver. Cet après-midi-là, la fille des Barzotti, partit avec deux paniers en osier. Un chasseur la vit aborder la pente, depuis l’offertoire à l’entrée du village, dédié à saint Christophe. Le temps changea soudainement. De gros nuages arrivèrent d’Italie et noyèrent la montagne depuis les premières pentes. Les villageois ne revirent la petite Eliane que le lendemain-matin, en même temps qu’un soleil aveuglant. Pensez à leur angoisse, avec tous les loups qui rôdaient… Voici ce qu’elle raconta, en présence du curé, qui nota chaque mot. « Je connaissais bien les endroits où je trouverais les mûres les plus belles, les plus juteuses, mais il fallait les mériter, et monter assez haut. Mon panier commençait à se remplir, alors que j’atteignais mon jardin secret, un sous-bois, à l’écart du chemin, riche en cèpes. Je connaissais plus haut un endroit criblé de girolles, les champignons préférés de maman. J’y étais presque arrivé, quand je vis, avec crainte, qu’il n’y avait plus de village, plus de vallée. Un énorme nuage blanc avait tout enseveli, tout nivelé. Le soleil s’obscurcit, alors, tandis qu’une brume de sol me montait le long de la jambe, pour s’arrêter à mes genoux. J’eus une pensée pour saint Christophe, et le priai de ne pas m’abandonner, car la nuit se rapprochait. J’eus vraiment peur. Que faire ? Impossible de descendre dans ce paquet de coton qui montait lentement, comme une pâte qui lèverait…. J’entendis un bruit de galop et crus défaillir… Là, devant moi, à quelques pas, une meute de loups m’observait, les yeux jaunes, la gueule ouverte sur des babines baveuses… Je tombai à genoux, saisie d’effroi… Une lumière vive m’obligea à ouvrir les yeux, puis à les protéger de la main, tant la forme devant moi m’aveuglait. Les loups se mirent à ramper en émettant des jappements plaintifs, tournés vers la silhouette qui prenait de la consistance. C’était une femme à l’air sévère, qui tendit les bras vers les loups. Ils se levèrent et se figèrent, puis ne bougèrent plus, pétrifiés, transformés en rochers d’un blanc sale. A cet instant, je vis la lumière décroitre, je pus distinguer les traits de la dame et son épaisse chevelure rousse. Elle me sourit et se fondit dans le crépuscule en éclatant, comme des milliers d’étoiles. Trois plumes tombèrent du ciel en virevoltant, comme portées par un souffle. J’entendis alors des sabots frapper le chemin pierreux et me retournai. Un immense cerf se dressa devant moi, les pattes agitées de tremblements. Il lança un brame dont l’écho roula sur les pentes de la montagne. Je savais que je n’avais rien à craindre. Il me regarda, se tourna, frappa le sol de ses sabots, et s’en alla, lentement. Il tourna la tête comme pour m’inviter à le suivre, ce que je fis. Il me conduisit jusqu’aux abords du village, et disparut sans que je m’en rende compte. Saint Christophe m’avait entendue… »

      -    Une jolie légende, en effet, mais pourquoi ce nom curieux de village nègre ?

    • Une section de tirailleurs sénégalais avait bivouaqué là-haut, en 40 Il semblerait qu’ils aient été oubliés, jusqu’après l’armistice. Enfin, c’est ce qu’on dit… Tiens, voilà mon groupe de randonneurs qui revient, les affaires reprennent.

     

    Toutes les tables furent occupées. Des soupirs de soulagement s’entrecroisèrent au moment de s’asseoir. Ils en avaient visiblement plein les pattes. Un groupe de trois personnes se mit à parler haut et fort, exigeant des « spécialités » et autre chose que du café ou des sodas. Celle qui parlait le plus fort se leva, d’un pas décidé et revint de la cuisine avec une bouteille de vin blanc, un grand sourire gourmand sur les lèvres. On l’entendit claquer de la langue et opiner du chef. Un coup de fusil retentit à cet instant. La détonation roula d’une montagne à l’autre. Tout se passa en quelques secondes. Une poule faisane jaillit vers le ciel, une ombre fondit sur elle et heurta la poule, en plein vol, à l’aplomb de l’auberge. Le faucon avait mal calculé sa trajectoire, la poule faisane disparut derrière un bouquet d’oliviers. Trois plumes rousses tombèrent en prenant leur temps, et se posèrent sur l’épaule droite de l’amatrice de vin blanc. Un oh ! De…quoi ? D’émerveillement ? De vénération ? Ou tout simplement de surprise ?

     

    L’étranger demanda au patron :

     

    • Vous avez vu ? Qui est cette personne qui semble… Mais oui, c’est comme dans votre légende… Les trois plumes… Un signe ? Qui est-elle ?

    • Je ne la connais pas, mais j’ai entendu certains qui parlaient d’elle en l’appelant Leader Maxima Unica. Allez savoir pourquoi…

     

     

     

    Gérard Stell

     

     

     

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks Pin It

    votre commentaire
  • Mimosas

    Le festival des mimosas commence!

    Photo prise dans la propriété adjacente. Des senteurs de miel flotteront dans l'air, dès que le soleil sera plus chaud, cet après-midi.

    Le Rapport du Capitaine vous sera livré dès samedi, ce sera le n°12!

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks Pin It

    votre commentaire
  •  

    Les Rapports du Capitaine  11

     

     

     

    Parc Alfa et lac Nègre

     

    Visite chez les loups et incursion dans le Mercantour

     

     

     

     

     

    Une fois n’est pas coutume : rendons à César ce qui appartient à César. Non. Rendons à notre Leader Maxima Unica (LMU) l’hommage que nous lui devons, nous, les ingrats. Eh oui, vous rendez-vous compte qu’elle se décarcasse comme deux dames Ducros, pour vous faire plaisir ? Mieux, pour vous surprendre et vous enchanter ?

     

    Je sais de bonne source, que certains frissonnent encore, depuis leur visite du Parc Alpha. N’est-ce pas que nous sommes des privilégiés, nous qui avons été témoin de va et vient de deux pelés et trois tondus ? Il parait que peu de visiteurs peuvent s’en flatter. D’ailleurs, quelle est la philosophie de la chose ? Ah oui : laisser des animaux –les loups- nés en captivité, dans un état pseudo sauvage, en leur faisant goûter les délices de ce grand prédateur qu’est l’homme, à savoir le Viandox ! 11 litres de ce breuvage sous l’étagère des nourrisseurs ! Ce Viandox est versé sur le sol, par les nourrisseurs, pour former une trace qui mène vers des poulets crevés, répartis ici et là. Ainsi le contrat est rempli : les loups font semblant d’être sauvages, et nous, nous faisons semblant d’avoir peur. Plaisanterie mise à part, il faudrait réintroduire le loup dans le Var, pour en chasser ces monstres de touristes qui se gavent en douce de nos raisins !

     

    Quelques délicieux incidents émaillèrent cette visite si édifiante. Dans une des cabanes-poste-d’observation, fortement imprégnée de vapeurs toxiques de peinture, l’animateur, aussi pelé que les loups, surprit la main dans le sac notre LMU en train de boulotter des gressins, au mépris des instructions. DEFENSE de manger, par respect pour le loup, à l’odorat 85 fois plus développé que le nôtre, pour ne pas le troubler par des odeurs exotiques.. D’où une réflexion pas si bête : quid du fumet tenace, puissant et envahissant, des saucisses grillées, expulsé par la cheminée de la cafétéria, agressant sans retenue nos pauvres narines d’humains ? Qu’en pensent les loups ?

     

    A la sortie d’une cabane, des schémas et dessins fixés contre la cloison, instruisent les visiteurs sur la gestuelle comportementaliste du lupus. L’une de nos charmantes adhérentes s’étouffa de rire, alors qu’elle pointait du doigt une image de loup, la queue basse. Très fine observation écrite : queue basse, le loup est au repos. On entendit entre deux accès de rire : c’est comme ça chez moi, tous les jours !

     

    La qualité des projections surprit plus d’un spectateur, images et sons ont étonnés. Images, sons…et odeur. Une odeur répugnante semblait suivre le groupe de salle en salle, puis, on constata que l’odeur nous précédait, dans le sillage direct de LMU.

     

    • Mais ce que ça pue ici !

     

    Une petite voix répondit : »Euh, oui, c’est moi, c’est mon Reblochon, là, dans mon sac, entre mes pieds…Il est si bon que je n’ai pas voulu le laisser dans la voiture… » Savez-vous qui est l’auteur de cette phrase historique ? Je vois des bouches en cul de poule, des grimaces d’ignorance, et pourtant… Oui mesdames et messieurs, toute figure emblématique, depuis Homère et Pline l’ancien, tous, même les plus grands, ont des faiblesses. Oui, vous l’avez compris, c’est notre Présidente qui a frappé. Mais que va-t-elle inventer pour faire parler d’elle ? Il est vrai que la bougresse a pris le goût du vedettariat. Enfin…

     

    Repas rapidement servi, le soir, chambres refaites à neuf, dans un style suranné. On aurait presque pu croiser Miss Marple dans un des couloirs…

     

    Lendemain matin, ascension vers le lac Nègre, adoucie par une prise en charge de l’hôtelier qui nous véhicula dans son 4x4, sur un bon tiers du chemin. Ensuite, des sapins immenses, des mélèzes aux aiguilles tendres, et des tapis de rhododendrons nous accompagnèrent, sur un fond sonore, fait de roucoulades de merles et de cascades bondissantes. Un chamois, pris d’une sorte d’ivresse, nous régala de cabrioles ahurissantes aux abords du lac. Certains décidèrent de continuer la grimpette, laissant trois femmes et les sacs à la garde de l’auteur. Puis le ciel s’assombrit… Puis le vent se leva… Puis la pluie tomba…en diagonale…glacée…pénétrante… Les doigts bleuis ne purent tirer les fusées de détresse. Que d’énergie pour couper court à des crises de désespoir, de défaitisme parmi les trois femmes folles de terreur ! Que faire ? Sinon se regrouper sous les ponchos et attendre que le ciel nous prenne en pitié ? La descente se fit dans le plus grand silence, sur des roches glissantes, avec en ligne de mire la vallée qu’on voyait baignée de soleil…

     

     

     

    Gérard  Stell

     

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks Pin It

    votre commentaire
  • Parc Alph et ses loups

    Le Parc Alpha, le Mercantour

    Rapport du Capitaine n°11, avec visite du parc aux loups, et ascension vers le lac Nègre.

    Le Parc du Mercantour en pleine floraison!

    A samedi pour la lecture de ce rapport...

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks Pin It

    votre commentaire