• Les Rapports du Capitaine  14 

     

     

    Les Rapports du Capitaine  14

     

     

     

    Les crêtes de Cogolin

     

     

     

    Les brebis égarées

     

     

     

    Nous accueillons des nouveaux, sur le parking de Valescure. Qui a pu dire les horreurs motivant ces mines angoissées. Ces coups d’œil latéraux, ces respirations presque en apnée ? Eh oui, bienvenue au club, vous les nouveaux, vous verrez que ce n’est pas aussi terrible que la légende voudrait le faire croire. Non, c’est pire…

     

    On vous a dit qu’il fallait de bonnes chaussures, à boire, et deux ampoules de morphine, en cas de douleurs insupportables. Et interdit de rouspéter. La plus grande qualité de tous nos membres, c’est le stoïcisme et l’abnégation totale.

     

    Voici un exemple édifiant : Leader Maxima Unica investit impérialement le véhicule de l’auteur de ces lignes, et démontre la qualité de ses exigences, histoire de remettre les fortes têtes à leur place.

     

    • Elle n’est pas bien confortable, à l’arrière, ta voiture…d’habitude on me propose de m’asseoir devant…elle est drôle ta ceinture de sécurité, je dois m’attacher avec ce truc ? T’es sûr ? T’as une bonne clim ? Avec recyclage ? Y a des bonbons dans ta voiture, On m’en propose toujours…

     

    Elle choisit finalement un autre véhicule, avec un conducteur plus compréhensif, ouf !

     

    Notre chef nous impressionne par ses initiatives : arrivés sur place, elle scotche d’une main ferme sur une barrière, un avertissement préparé, destiné aux chasseurs :

     

    Panou  Panou

     

    Jusqu’au soleil couchant

     

    Signé : La Présidente

     

    Le gag ultime serait de tomber sur des chasseurs illettrés ! Impossible ? Vous plaisantez !

     

    On hésite avant de se lancer. Premières difficultés de parcours, conciliabules, manipulation de GPS, étude de carte établie grâce à un logiciel révolutionnaire, puis, de son index humecté de salive, le chef déclara :

     

    •  Le GR ? Il est bien possible qu’il se trouve en face…

     

    C’est ça la force de l’expérience, le savoir-faire, le sens inné de la géolocalisation, tout ce que maîtrise parfaitement la Présidente. Alors les murmures, les remarques teintées d’envie, sachez les remplacer par des cris d’admiration !

     

    C’est un véritable régal que d’avancer dans cette végétation en pleine mutation, de respirer les odeurs de l’automne et de sentir la chaleur d’un soleil hors de saison. C’est si beau qu’on pourrait presque éprouver de la honte pour ce privilège qui nous est accordé. Le groupe de queue se trouve séparé des gazelles de tête. Serions-nous seuls ? Non ! Les ondes crépitent, la VOIX nous exhorte, nous conforte et nous dirige :

     

    • Traversez tout droit dans la pinède de chênes liège…

     

    Une voix anonyme retentit :

     

    • Je sais qu’ils sont forts à l’INRA, mais des pinèdes de chênes liège…

    • Faudra en parler à José Bové, il va remettre de l’ordre dans tout ça…

     

    Les deux colonnes se rejoignent et s’installent face à la Méditerranée pour le célèbre pique-nique arrosé de l’association…

     

    Belle descente dans un chemin bien tracé où de nombreuses fleurs font mentir le calendrier, où des feuilles rousses tombent en planant, d’une façon très indolente. Il y a surtout un fort sentiment de soulagement. Toutes ces détonations, tous ces étuis de cartouches qui jonchent le sol, nous font toujours craindre le pire…

     

    On cherche des ruines. Cartes en mains tout le monde crie, suggère. Ah, Bernard met les mains en porte-voix :

     

    •  Germaine ! Y a des murs là, tu cherchais des wouawouas tranquilles !

     

    Réaction musclée de Leader Maxima Unica :

     

    • Ah non ! Pas dans mes ruines. Depuis le temps qu’on les cherche on ne va pas les transformer en pissotières !

     

    Gross Problem en arrivant au bas de la montagne. On a perdu le fil, ou plus simplement, nous nous sommes paumés ! Un ancien prend le mors aux dents, confisque une partie du groupe et entraine ces innocents à travers les vignes. D’autres en sont encore à se chamailler sur le sexe des anges, d’autres encore, se décident à chercher des champignons…

     

    Notre Présidente ne s’émeut guère sur la scission et traite avec dédain les cassandres. Je n’ai jamais perdu qui que ce soit, clame-t-elle, avec un coup de menton altier en fixant la ligne bleue des Maures. Ah, quelle femme !

     

    Tiens, voilà les égarés qui arrivent, qui sifflotent, les mains dans les poches, fiers d’avoir osé ruer dans les brancards. C’est qu’on a du caractère dans ce club !

     

    La rentrée par la route laissa une impression douce-amère, on venait de vivre une illusion d’été tout en sachant que c’était une superbe illusion…

     

     

     

    Gérard Stell

     

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    La digue

     

     

    La digue

     

     

     

    Lentement frémit son pouls sous l’hiver sournois,

     

    Son corps long entaille la glace qui la mord

     

    Et la fouaille dans un combat à mort ;

     

    Sur son flanc, sur sa crête, hurle le vent du noroît.

     

    Par sa griffe excitée, la vague laboure les creux,

     

    Cingle la cuirasse moussue de la digue haletante,

     

    Décuple la fureur de la marée montante

     

    En un ultime assaut aveugle et monstrueux.

     

    Les lames salées explosent, arrachent la terre meurtrie

     

    Qui se convulse en dérobant ses plaies béantes,

     

    Les cieux et la mer unissent leurs poignes géantes,

     

    Ivres de ravages, avides de sonner l’hallali.

     

    La digue blessée résiste, s’accroche et se tait,

     

    Elle dresse son front aux infâmes crachats d’écume,

     

    Oppose sa fierté aux grands tourbillons de brume,

     

    Dors enfant innocent, je souffre, mais je tiendrai.

     

     

     

    Gérard Stell

     

     

     

     

    En faisant le ménage dans ce que j'appelle "mes vieilleries", j'ai retrouvé quelques poèmes, de l'époque où je me sentais proches des parnassiens. Cela vous plait?

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  • Sur les hauteurs de Cogolin

    Avec vue plongeante sur Saint Tropez.

    C'est là que vous entrainera le Rapport du Capitaine n°14

    Vous verrez que parfois, randonner frise l'héroïsme, quand il faut rentrer la tête entre les épaules, au milieu de détonations de fusils, dont les propriétaires se sont torchés à la Vittel! A samedi!

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  • De l'hospice Saint Nicholas, à Metz, jusqu'à Saint Raphaël, le périple de trois vieillards. Mathurin et Gaston attendent, résignés, la fin de leur vie.

    Leur seul plaisir? Tourmenter la Mère Supérieure.

    Arrive un nouveau, Loulou. Il arrive à convaincre ses amis de "descendre", découvrir la Méditerranée. Et les voilà partis...

     

    Disponible en Electure sur Amazon, ainsi que des nouvelles, contes et romans divers. Bonne lecture!

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  • Entre Brégançon et Borme les mimosas

    Regardez ces vignes, envahies par des plants de camomille, de loin on penserait à un tapis de neige.

    Il y a là de quoi préparer des infusions pour tous les Français, pour les endormir encore davantage!

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