• COLONEL SCHTRAMERMAX

     

    SCHTRAMERMAX sauveur de l’Occident

     

     

     

    La muraille de Chine

     

     

     

    MISE EN GARDE : On ne parle jamais des véritables Services Secrets. Pourquoi ? Car ils doivent rester secrets !

     

    Cependant, ma formation et mes antécédents m’ont permis de pénétrer dans le saint des saints, et de découvrir avec étonnement, et admiration, l’arme fatale et ultime de notre pays.

     

    Pour des raisons évidentes de sécurité, noms, lieux, et dates, ont été modifiés.

     

    Si des puissances étrangères se sentaient visées ou stigmatisées, les situations décrites ne seraient que pure coïncidences

     

    J’assume seul, tout ce que je dévoile.

     

    J’ai décidé de prendre ce risque pour qu’enfin, vous éprouviez de la fierté, fierté de connaître,  vous aussi, le COLONEL SCHTRAMERMAX.

     

    N’oublions pas l’agent spécial Boud’Gras.

     

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  • RANDO  23

     

    Rando  23

     

     

     

    Le lac des Escarcets

     

    Entre le Cannet des Maures et La Garde Freinet

     

     

     

    Seule une plume d’oiseau lyre trempée dans du miel pourrait traduire avec fidélité l’euphorie de cette superbe journée.

     

    Dès le départ, le ciel avait étendu sa main généreuse sur un groupe restreint, mais composé des meilleurs. Tant pis pour les absents chroniques. Personne ne saura jamais ce que notre Leader Maxima Unica consomma à son petit déjeuner, toujours est-il, qu’elle était remontée à fond. Pour commencer, elle réclama le silence, puis lança :

     

    • Grande nouvelle ! C’est moi le guide aujourd’hui, seulement moi ! Personne pour me stresser, me contredire. Je suis le seul maître à bord !

     

    Emportée par une fougue toute juvénile, la voilà qui nous fait un cours de cartographie, nous initie aux mystères de la boussole, qu’elle tient à l’envers, du podomètre, et termine par une démonstration époustouflante des radios.

     

    Une fois qu’elle est certaine de tenir son monde, elle se campe sur ses pattes de hanneton, la tête dressée, pleine de défi :

     

    • Je vais vous montrer, moi, ce que c’est une vraie rando !

     

    Le groupe, bien compact attaque le chemin. La nature nous gâte. A perte de vue, de chaque côté, nos regards sont captés par la farigoule bleutée, les cistes à feuille de sauge, par le jaune éclatant des cytises épineux, le bleu violacé de la lavande camphrée. Et ces iris nains, jaunes et violets ! Et encore de la menthe poivrée, le jaune pâle de la thapsia velue et le jaune d’or de la tulipe sauvage… Et combien d’autres beautés que nos pauvres têtes ne savent retenir. Heureusement, butinant d’une fleur à l’autre, notre présidente virevolte, comme Maya l’abeille, ivre d’hydromel. Elle sort à chaque arrêt de son caddie, modèle Carrefour, un autre volume qu’elle compulse, pour nous élever dans le monde du savoir. La chance…

     

    Le soleil commençait à se faire sentir et à marquer de rougeurs les peaux tendres, quand le chemin se transforma en voûte feuillue, pour prodiguer une fraîcheur délicieuse. La rive du lac, tout proche, se devinait derrière l’épais rideau d’une roselière, complice du vacarme amoureux des grenouilles. Certains n’en crurent pas leurs oreilles et voulurent absolument voir l’orgie animale de près. Le groupe explosa, et se dissémina dans la roselière, qui froufrouta du frottement des roseaux bousculés. Ceux qui étaient restés dans le chemin entendirent le bruit d’une violente claque. Les grenouilles qui copulaient dans une volupté cacophonique, en eurent le sifflet coupé. Une voix furieuse, à la limite de l’hystérie, retentit :

     

    • Te gêne pas ! Tu perds la tête ! Tu me prends pour une grenouille ! Malade !

     

    Ah, ce printemps qui échauffe les sangs…

     

    Passons, par pudeur, le cafouillage, au pied du barrage. Nous ne sommes pas du genre à gloser, enfin… si vous promettez de rester discret…

     

    Nous voici donc près du barrage qui retient une surface brillante et paisible, à peine irisée de vaguelettes. C’est un endroit qui condamne au bonheur. Une lame d’eau descend la forme concave de la paroi, pour le plus grand plaisir des mousses qui se font rincer à l’œil.

     

    • On descend par-là, je vois un chemin sur la carte, à gauche, dit-elle.

    • J’en reviens, il n’y a rien, à moins de se tailler un chemin à la machette !

    • Toi ça suffit, je sais lire une carte !

     

    On descend, en veillant à ne pas se ratatiner sur la terre humide, pour constater, une fois dans le creux, qu’il n’y a pas de chemin

     

    • Je le savais bien, lance-telle, il faut remonter par la droite !

    • Tu es certaine ? Je peux voir la carte ?

     

    La bougresse sort ses griffes, fait luire ses canines.

     

    • Touchez pas à la carte ! C’est moi le guide !

     

    Arrive, moqueur, un pêcheur, un homme du pays, qui a assisté à la scène.

     

    • Une fois en bas, il fallait remonter l’autre pente, il est là le chemin.

     

    Notre LMU se hausse sur la pointe des pieds, et ça ne va pas bien haut, pour invectiver le pêcheur, et lui frapper la poitrine d’un index vengeur :

     

    • C’est moi le guide môôôssieur, alors on se passe de votre avis ! J’ai la boussole moi, la carte, le podomètre et tout le bataclan du guide môôôssieur !

     

    Eh oui, elle est charmante, notre Présidente, non ?

     

    C’est fou tout le plaisir que l’on peut ressentir, rien qu’en marchant, on voit des splendeurs, on s’enivre de parfums, on plaisante, et on se fatigue, une si saine fatigue !

     

     

     

    Gérard Stell

     

     

     

     

     

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  • Le Rapport du Capitaine                 RANDO  23

    En attendant demain, pour la diffusion de Rando  23, détendez-vous avec cette photo si printanière...

    A demain, bonne soirée...

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  • La PASTORALE

     

     

     

    4    Musique d’un autre monde

     

     

     

    La petite fée aux grands yeux verts terminait son deuxième tour du lac de Gérardmer.

     

    Elle alla s’asseoir sur un rocher plat qui saillait dans l’eau calme. Le soleil couchant embrasait les vitres des hôtels à l’autre extrémité du lac.

     

    Elle regarda sa silhouette projetée sur le miroir translucide et s’amusa à balancer la tête pour en suivre les mouvements. Un banc de petites perches sembla s’en amuser aussi, en suivant l’ombre mouvante. La petite fée fit un signe de la main, ce qui incita les poissons à virer de direction, pour se fondre dans l’eau plus profonde.

     

    Elle resta immobile, plus interrogative qu’attristée. Le discours de la mère de toutes les fées, Ida la Généreuse, l’avait d’abord troublée, puis elle eut la tentation de protester. Très vite, elle comprit que c’était inutile, qu’elle irait à l’encontre d’une volonté supérieure. De toute façon, une petite fée ne se rebellait pas, car cela ne se faisait pas, tout simplement. Et puis, les arguments furent présentés avec tant de douceur et d’espoir aussi, que la sanction s’imposa d’elle-même. Il suffisait d’attendre un peu, lui expliqua Ida. Il fallait apprendre à dompter l’impatience.

     

    • Profites de ta présence dans cet endroit que tu ne connais pas, noue de nouvelles amitiés. Tu en auras peut-être besoin dans le futur. Ce lac est si beau, apprends à l’aimer, il te le rendra.

     

    Après une hésitation, elle ajouta :

     

    -Tu auras une surprise, une bonne surprise, si tu sais patienter. Il te suffit de rester confiante, n’est-ce pas ?

     

    Assise sur son rocher, la petite fée laissait son imagination vagabonder. Une surprise ? En rapport avec le marcheur ? Serait-ce possible ?

     

    Elle ne l’avait rencontré qu’une seule fois, une fois qui aura suffi à graver le visage du marcheur, dans son cœur et dans son esprit. Elle y pensa si fort, là, assise sur le rocher, qu’elle crut l’apercevoir, juste sous la surface du lac. Elle céda alors à un réflexe irrépressible.

     

    La petite fée aux grands yeux verts saisit le filet laissé par un pêcheur, au fond de sa barque. Elle se dressa et d’un geste ample, jeta le filet comme s’il s’agissait d’un épervier.

     

    Elle attendit, pleine d’un espoir irraisonné et tira sur les mailles. Le filet ramena des herbes et de nombreuses gouttelettes. Elle y crut jusqu’à la fin, mais dut se rendre à l’évidence. Elle n’avait capturé qu’une illusion.

     

    L’attente avait été si forte, l’émotion si brutale, que la vue du filet vide l’écrasa. Elle éclata en sanglots, serrés, brûlants.

     

    C’était la première fois qu’elle pleurait.

     

    Elle crut se vider, elle crut que sa vie s’écoulait en traçant un sillon vers le lac. Un banc de gardons l’observa. Les poissons aux belles nageoires rouges encourageaient la petite fée, en ouvrant la bouche, d’où sortaient de nombreuses bulles d’air. Seul un esprit bien instruit aurait su comprendre les paroles d’apaisement des gardons.

     

    La petite fée se calma, les larmes se tarirent, en même temps qu’une grande lassitude lui tombait sur les épaules. De longs soupirs saccadés agitaient encore sa poitrine, quand elle sentit une main se poser sur son bras.

     

    Etonnée, mais pas effrayée, car elle était invisible aux yeux des humains, elle tourna la tête, et vit un bien étrange personnage.

     

    Certes, elle connaissait bien Clopin et Clopan, les deux lutins, qui souvent lui jouaient des tours, mais le personnage debout à ses côtés ne ressemblait en rien aux deux garnements.

     

    Il était un peu plus grand que les lutins, avait un visage à la peau pâle, entouré de cheveux blonds ondulés. Ses yeux, d’un bleu intense, pétillaient de gentillesse.

     

    La petite fée aux grands yeux verts savait par Ida la Généreuse que le massif des Vosges était habité par de nombreuses petites fées, comme elle, mais elle n’avait jamais entendu parler de grand lutin blond. Pourtant, la mère de toutes les fées devait bien savoir, non ?

     

    • Alors, il est fini ton grand chagrin ?

      La petite fée ne répondit pas, encore trop étonnée pour parler.

    • Ton chagrin t’aurait aussi coupé la langue ? Tu pourrais peut-être me dire bonjour, pour commencer.

    • Mais… je ne te connais pas, qui es-tu ?

    • Voilà, c’est mieux, ça aurait bien été ma chance de rencontrer une petite fée muette ! Qui suis-je ? Hélas, je ne peux pas te répondre, c’est un secret…

    • Un secret ? Tu me fais marcher, ça n’existe pas, pas entre nous. Je n’ai jamais entendu parler de toi, alors, raconte-moi.

    • Te voilà bien remontée maintenant. Fini le chagrin, place à la curiosité !

    • Ne m’en veux pas, je me croyais seule. Ton apparition est tellement surprenante…

    • Vois-tu, je te suis depuis le premier jour de ton arrivée. Je fais le tour du lac, sur tes talons, une fois dans un sens, ensuite dans l’autre sens. Je te regarde, et je vois bien que tu es triste. Tu as été punie, non ?

    • Oui, mais je ne dois pas en parler. Ida la Généreuse me l’a interdit.

    • Ah oui, Ida, je ne la connais pas, mais on dit qu’elle est très bonne, qu’elle est la mère de toutes les fées. Elle est donc ta mère ?

      La question surprit la petite fée. Elle fronça les sourcils et haussa les épaules, prise de court.

      -   Bien sûr, puisqu’elle est la mère de toutes les fées, drôle de question. Toi aussi tu as une mère, non ?

      Le visage du petit homme se ferma, ses yeux brillèrent. Il tourna la tête sur le côté et s’absorba dans une vision intérieure. Il soupira, et en se retournant, dit à voix basse :

    • Je ne sais pas si j’ai une mère. Tu sais, cela fait si longtemps que je suis ici, que je ne me souviens pas. Pourtant…

    • Pourtant quoi ? Dis-moi, c’est entre nous.

    • J’ai parfois un rêve, toujours le même, chaque année… On m’appelle dans la nuit. Hansi, Hansi, que j’entends. J’ouvre les yeux, mais je ne sais pas si c’est en rêve, ou pour de vrai. Je vois le visage si beau d’une femme aux longs cheveux blonds. Je vois beaucoup de peine et d’amour dans son regard. Je tends les bras pour l’attirer à moi. J’entends alors, une voix d’homme, grave supplier :

    • Je t’en prie Ingrid, cela suffit, tu vas finir par réveiller notre Hansi. Tu reviendras l’année prochaine, promis. On s’en va maintenant. Tu as un long voyage jusqu’à la Forêt Noire.

    • Comme c’est étrange… Mais alors, ta mère s’appellerait Ingrid ? Et toi, Hansi ? Ce n’est peut-être pas un rêve, tu sais. Et même, souvent, les rêves ne sont que des messages qu’il faut savoir écouter et comprendre. Je connais donc un Hansi, en plus d’un Clopin et d’un Clopan. Que veux-tu faire Hansi ?

           Il montra le lac du doigt, puis les sommets boisés.

    • Je vais te faire les honneurs du lac, de ses environs et nous monterons jusqu’aux chaumes, voir les chamois. Je suis ton guide.

    • Euh, oui, mais je ne dois pas m’éloigner trop, ce serait grave ;

    • Pas de problème, je connais les limites permises. On y va ? Tiens, tu connais ces poissons qui nous regardent ?

    • Non, ils sont drôles, on dirait qu’ils ont un pyjama à grosses rayures vertes.

    • C’est rigolo ce que tu dis, ce sont des perches, et les autres là, avec les belles nageoires rouges, ce sont des gardons. Tu vois là-bas ces cercles qui se forment à la surface, ce sont les carpes qui fouillent le fond

      Un peu plus loin, ils observèrent la précision d’un martin-pêcheur au plumage riche en couleur.

    • Oh ! une cigogne grise !

      Mais non, c’est un héron cendré, il cherche des poissons ou des grenouilles. Viens, on va monter dans les chaumes.

      Ils montèrent les pentes raides en s’amusant à louvoyer entre les arbres élancés.

    • Tu vois ce feuillage magnifique ? Ce sont des érables sycomore, leur présence veut dire que nous sommes à plus de 1100 mètres d’altitude. On arrive aux chaumes.

      Une vaste étendue d’herbe serrée et courte recouvrait tout le sommet de la montagne. Quelques touffes de fenouil sauvage agrémentaient l’uniformité du paysage. Une harde de chamois paissait, regroupée autour de femelles observant les environs.

    • Qu’ils sont beaux ! Les petits qui se donnent des coups de tête sont trop mignons !

      Lorsqu’ils revinrent vers le lac, la petite fée ne tarissait pas de remerciements. Elle avait découvert un monde nouveau et avait appris à reconnaître tant de choses inconnues. Hansi, lui, bombait le torse, fier d’avoir su intéresser la petite fée ;

    • Dis-moi, petite fée, si moi je m’appelle Hansi, il faudrait que toi aussi tu aies un nom, ce serait plus pratique, tu ne crois pas ?

    •  En voilà une idée curieuse… Mais tu as raison. Seulement, je n’ai jamais eu de nom particulier, alors…

    • Ecoute, je vais t’en proposer un, tu vas l’essayer et tu le garderas s’il te convient, d’accord ?

    • Tu proposes quoi ?

    • Je pense à Gladys, il me semble que ce nom te va très bien, non ?

    • C’est une étrange sensation d’avoir un nom. J’aime…

       

      Le soir venu, Hansi s’était évanoui dans l’obscurité du sous-bois. La petite fée aux grands yeux verts avait retrouvé sa place sur le rocher plat où elle pouvait rêver du marcheur.

      Un pétillement dans l’air, précédé par un léger mouvement d’air, lui annonça une visite. L’image d’Ida la Généreuse se matérialisa à côté de la petite fée.

    • Tu rêves petite fée ? On m’a dit que tu avais passé d’agréables moments en compagnie d’un grand lutin blond.

    • Oh oui, j’ai appris et vu tant de choses avec Hansi, c’est son nom ! Tu le connais ?

    • On en parlera plus tard. Je suis venue pour la surprise promise… Tu pourras passer un moment à l’étang du Devin. Tu viendras dès que la lune sera bien formée.

    • Et… il…

    • Et, eh bien, tu verras…

       

      Le chemin ressemblait à un long ruban blanc, inondé de lumière lunaire. Des yeux rouges et jaunes suivaient la démarche légère de la petite fée, qui arriva par le sentier à gauche de l’étang. Il y avait quelque chose d’inconnu dans l’air de la nuit, des bruits et des odeurs qui interpellaient tous ses sens.

      Quelle ne fut pas sa surprise en apercevant un halo de lumière à l’extrémité normalement inaccessible de l’étang du Devin.

      Cette lumière l’attira. C’était plus une invitation pressante qu’une contrainte. Elle découvrit avec stupéfaction le jardin secret, les magnifiques lupins, les œillets odorants, et les fleurs jaunes des discrètes épervières. Elle crut défaillir en découvrant le marcheur assit sur un banc, adossé à un grand sureau.

      Le marcheur l’aperçut, ses yeux se mouillèrent de larmes. Il lui sourit et lui tendit les bras. Ils ne se connaissaient pas, ne s’étaient vus qu’une seule fois, pourtant, la petite fée aux grands yeux verts vint s’asseoir. Elle cala sa tête dans le creux de l’épaule du marcheur, confiante, comme s’ils s’étaient toujours connus. Leur cœur battait très fort, au point de leur couper la respiration. Les pulsations se calmèrent, et lentement, les deux battements de cœur se fondirent en un seul. La petite fée murmura :

    • J’avais si peur de ne pas te revoir, je t’aime tant…

    • Moi aussi, j’ai eu si peur de ne pas te revoir, moi aussi, je t’aime tant…

      A cet instant magique de bonheur immense, unique dans une vie, un phénomène étrange prit place. Un silence inconnu recouvrit l’étang.

      Il y eut d’abord un friselis qui effleura la surface de l’eau, puis, un pétillement dans l’air, comme l’étang devenait une coupe géante de champagne.

      Un grand tapis bleu, fait de volutes s’éleva à environ un mètre de la surface du Devin. Des formes se matérialisèrent pour devenir d’une netteté incroyable.

      Il y avait là tout un orchestre en uniforme de chasseurs alpins bavarois, en attente du signal du chef, un jeune lieutenant à l’épaisse moustache.

      La baguette fouetta l’air et donna le signal.

      Alors, s’éleva dans la nuit étoilée des Vosges, un hymne à la nature, un plaidoyer pour la paix. La Pastorale de Beethoven monta vers les cieux.

      Une grande douceur contemplative répondit à la joie des paysans réunis, secondés par  les hautbois, les bassons et les cors

      Les flûtes piccolo et les trombones annoncèrent le fracas et le tumulte de l’orage, dans l’allegro du 4ème mouvement.

      Un silence impressionnant couvrit les derniers instants de la tempête. Les musiciens et le chef d’orchestre restèrent figés, en attente.

      Il y eut un murmure parmi les arbres, les branches s’agitèrent.

      Une silhouette à l’allure décidée se détacha du fond noir de la forêt.

       Un jeune lieutenant français des chasseurs alpins, coiffé de la tarte, crânement plaquée sur l’oreille, s’avança. Il salua le chef d’orchestre, rejeta les pans de sa cape sur les épaules, prit la baguette qui lui était tendue.

      Il se tourna vers les musiciens, attentifs, et d’un geste gracieux, commanda les mesures du 5ème mouvement, porteur de joie et de paix.

      L’étang du Devin venait de vivre eux miracles en une seule nuit.

      La naissance d’un amour puissant, pur et éternel.

      Une ode à la beauté de la nature et un cri de paix dans ce paysage témoin de tant de souffrances.

    •  

                                 Gérard Stell 

       

       

       

       

     

     

     

     

     

                                        

     

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  • La PASTORALE                       Les Jours d'Avant

    Vous lirez demain, un large extrait de

    Les Jours d'Avant. Ce conte a pour cadre les Vosges profondes, royaume des fées et des Grands Esprits.

    Un fait surnaturel va survenir dans cet épisode. Français et Allemands qui se sont livrés de féroces combats sur les crêtes, vont apparaître, portés par une brume, au-dessus de l'étang du Devin. Un orchestre de chasseurs bavarois va se laisser diriger par un chasseur alpin français. Les notes, riches d'espoir de joie et de paix de la Pastorale, vont s'élever parmi une cathédrale de sapins...

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