• La Provence à pied Rando 29

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    Bon dimanche et imaginez que vous marchez dans ce décor sublime...

     

     

     

     

    La Provence à pied

     

    Rando  29

     

    Le domaine des Grands Esclans

     

    La Provence à pied Rando 29Commençons par le commencement. Pulvérisons le mythe ! Qui croirait qu’on s’est déplacé rien que pour ses beaux yeux ? Heureusement que je me moque de la censure, pour oser témoigner. Sachez que la rouée sut utiliser un subterfuge vieux comme le monde, craignant ne pas avoir assez de monde pour sa rando. Elle confia à la plus bavarde de ses ouailles, en exigeant la discrétion absolue, qu’elle allait innover.

    -       Vois-tu, dit-elle, en plantant ses mirettes dans celles de la pipelette, il faut oser, dans la vie. Alors, dès le soleil assez chaud, j’enlève le haut…

    -       Tout le haut ? Complètement tout ? Avec plus rien dessous ?

    -       Oui, mon amie, et ce n’est pas fini. Après la pause, après les mignardises, les chouquettes, les cuisses de poulet, j’enlèverai le bas, en guise de pousse-café…

    Vous avez compris. Le bouche à oreille fit le reste. D’où l’étonnement de ces dames, enchantées par  l’engouement subit de leurs maris, pour la randonnée. Machiavélique, certes, mais qui pourrait croire l’incroyable, avec ce visage si innocent, et le rosaire à gros grains qui lui ceint la taille ? Elle semble d’ailleurs dépassée par ses méthodes d’intox, car elle se réveille, et demande :

    -       Mais au fait, combien sommes-nous, aujourd’hui ?

    Bravo, Présidente ! Un peu plus, un peu moins, où est le problème ? Auparavant, notre Leader Maxima Unica, LMU, se prit pour sainte Louise, assise sous un chêne. Là, elle nous livra, en accéléré, l’histoire provençale, depuis les brontosaures ambidextres jusqu’aux premières dents de lait de Hildegarde, 3èmefille, d’un 2èmelit du Comte Boudiou de la Treille Sulfatée. Quelle prestation ! Que d’applaudissements pour célébrer la fin du laïus !

    L’heure avançait. Les papilles gustatives s’affûtaient, les sucs gastriques se rassemblaient. A cet instant où les corps et les esprits se trouvaient dans un état de faiblesse, une voix sournoise distilla des petits bouts de phrase.

    -       Et dire que pendant cette marche, elle mijote… Elle mijote depuis 4 heures… ce Qu’elle va être bonne… C’est bon une blanquette de veau qui mijote…

    Mais elle cherche quoi, cette Jacqueline ? Qu’on l’assassine ?

    Reprenons le fil de l’histoire. Le soleil devenait de plus en plus chaud, cependant, macache pour le haut et le bas enlevés ! Tout le monde avait oublié la promesse de la scélérate. Les feuillages cuivrés des vignes captivaient tous les regards. C’est là que Mireille frappa encore une fois. Souvenez-vous de sa méditation sur le regard des hommes, alignés dans une pissotière et qui « se la regardent » ! Hors donc, en ce 31èmesamedi après Pâques, notre penseuse se demanda quel plaisir pouvait éprouver un homme à baiser des lèvres carminées. Réponse immédiate : change de sexe et tu comprendras. Sache que c’est très agréable… Non pas de changer de sexe, bien sûr !

    Un arrêt édifiant à la Motte, sur le chemin du retour marqua les esprits : ses gendarmes, son église, son bar-tabac, à voir absolument, si vous avez des amis que vous ne voulez plus recevoir… Ensuite, arrêt sur un site : le saut des Capellans. LMU, des trémolos dans la voix, des larmes de crocodile dans les yeux, expliqua comment des protestants éclairés enseignèrent aux papistes les lois divines de la pesanteur. Enfin, clou de la journée : visite du castrum. C’était sans compter avec le sosie du père Dominici, tout de noir vêtu, le fusil de chasse bien en vue.

    -       Halte ! On ne passe pas !

    -       Mais monsieur, on veut juste…

    -       Juste rien ! Vous êtes sur mes terres, et j’ai du gros plomb à revendre !

    La Présidente plaida, ce fut sa plus belle composition. Elle crut amadouer la bête en laissant entendre que nous avions l’intention d’acheter du vin. Malheur ! Le mafioso devint blême, il pointa son fusil

    -       Y a pas de vin ! Je vends pas de vin ! C’est fermé !

    -       Mais c’est écrit, à l’entrée, ouvert jusqu’à 18 heures…

    -       Nom de nom ! Mais je vais me le faire ce freluquet !

    Le groupe se scinda en deux. Les inconscients allèrent visiter le castrum, au mépris de la chevrotine promise, les autres allèrent visiter le rayon vin du Géant Casino !

    Gonflée la Présidente qui nous avait assuré avoir tout réglé avec le propriétaire du domaine !

     

    Gérard Stell

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