• DUNES

    DUNES

     

    Vous avez aimé  La digue, vous aimerez aussi  Les dunes.

     

     

     

    Les dunes

     

     

     

    L’infini miroir du ciel étend ses longues ailes

     

    Sur la triste cohorte des pénitentes qui adorent

     

    En un baiser perpétuel sur leur sable d’or

     

    Les amples flots amers et têtus où tout se mêle

     

    Chassées, flagellées par les acides langues du vent

     

    Elles reculent en crachant leur haleine de silice

     

    Sculptent autour des maigres arbustes leurs mortels calices

     

    Avant de les étouffer dans un spasme ardent ;

     

    Le fantastique ballet des volutes miaule, ronfle,

     

    Chante la solitude dans la carcasse d’un crabe vide,

     

    Humble parure blafarde sur l’ocre de la plage humide

     

    Comme les voiles d’un grand vaisseau, elles se creusent ;

     

    Vaniteuses, elles hérissent la gorge des côtes secrètes

     

    De bastions renouvelés aux mouvantes murailles,

     

    Jettent vers les cieux attentifs leur sauvage vitrail

     

     Qui s’embrase au couchant de leurs prières muettes.

     

     

     

    Gérard Stell

     

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