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12 avril 2019 

Censure

Censuré en Chine, ils ont osé !

Les tribulations de Schtramermax en Chine

Des informations alarmantes nous parviennent de la Place Tien an men, de notre correspondant, notre ami Pingh Pongh. Notre envoyé permanent, averti par un coup de fil anonyme, a passé la nuit dans un massif de chrysanthèmes. Il a été témoin, à 05H25, ce matin, heure locale, de l’arrivée de camions et d’une bétonnière.

282 ouvriers maçons se sont empressés de murer la façade de la librairie qui diffusait en exclusivité  Schtramermax sauveur de l’Occident. Pour effacer toute trace de leur infamie, une immense photo du Grand Timonier a été collée sur la façade.

Selon des sources sérieuses, le libraire, sa femme et leur fils ont été invités à planter des pommes de terre dans les champs de mines de Corée du Nord. Comment, alors, interpréter l’appel du pied du 6^èmeattaché culturel de l’ambassade de Chine à Paris ? Pour un « entletien à la bonne flanquette ? « Autour d’un plat de rognons de pandas, marinés ?

Dois-je parler des menaces trouvées dans ma boite aux lettres ? Je ne veux pas céder à la panique. Je dois réfléchir et vous tiendrai au courant… si je vis encore…

12 avril 2020

La Chine contre-attaque.  L’Empire du Milieu montre ses muscles !

Je vous remercie pour vos encouragements. Je remercie celles et ceux qui proposent de m’héberger, le temps que les choses se tassent. Je ne veux faire courir de danger à personne. J’assume. J’assume tout.

Hier, à 11H35, heure de mon appartement. Coup de sonnette. J’ouvre. Un motard habillé comme un cosmonaute me tend un paquet. Il s’en va, sans un mot. Je vois sur le dos de son blouson en cuir blanc, un dragon rouge qui crache des flammes d’or. J’ouvre le paquet.

En fait, je déroule un emballage en papier de soie de Chine. Je vois deux baguettes en os, taillées dans le tibia gauche d’un Yéti. Le message est clair. Surtout l’adresse gravée dans l’os :

Guang Dong Hôtel, à Maisons-Alfort. Il faut que je reconnaisse les lieux, avant de me jeter dans la gueule du dragon. Je hèle discrètement un pousse-pousse et camoufle mon visage sous une ombrelle publicitaire qui vante le 4Roses Bourbon. J’arrive au confluent de la Seine. Je regarde autour de moi. Je vois partout des Chinois en costumes sombres, avec des lunettes noires. Des Ray Ban ?

Ils font semblant de ne pas me voir. J’en fais autant. Je sors du pousse-pousse. Une idée horrible me traverse l’esprit : est-ce que Schtramermax sauveur de l’Occidentsera mon dernier chef-d’œuvre ?

A suivre…

CIA : grand jeu ou intox ?

Le canard aux 5 parfums

Que s’est-il passé ? Il reste un grand trou noir. Je suis chez moi, allongé sur mon canapé, nu, à part des bottes aux pieds et un bonnet en laine rouge sur la tête.

 Je suis descendu du pousse-pousse. Sur un signal invisible, tous les Chinois en costumes sombres et lunettes noires ont convergé sur moi. Difficile de faire semblant de ne pas les voir. Je fais celui qui connait bien l’endroit. Une porte est ouverte, je m’engage dans un couloir plongé dans le noir. Curieusement, à chaque pas en avant, des photos accrochées au mur s’illuminent pour s’éteindre après mon passage. Il y a d’abord des rouleaux de printemps, puis une cohorte de nems. J’entends de nombreux pas derrière moi.

 Lorsque la photo d’un canard aux 5 parfums s’imprime sur ma rétine, je sais que je suis arrivé au bout. Il n’y aura pas de dessert. Seule subsiste une phrase répétée comme un mantra, têtue, insidieuse, en même temps que la capiteuse odeur du canard me flatte les narines. La phrase m’obsède, me fait douter, me bouleverse dans sa simplicité, dans ses implications explosives :

-      Travaillez-vous pour la CIA ?

A suivre…