• La Provence à pied

     

    La Provence à pied. 1

     

    La Londe des Maures

     

    Retrouvailles sur le parking de Valescure, bises à la pelle, brouhaha vite contenu par une voix, fluette, certes, mais autoritaire. Holà ! Notre attention est sollicitée par la Présidente plus connue par la suite par le sigle LMU. Ce qui veut dire Leader Maxima Unica, un clin d’œil au grand leader maximo Castro…

    Mauvais départ, car funeste décision : en considération des conditions météo incertaines, une variante –balade en forêt des Maures- est proposée aux voix, en remplacement du sentier des douaniers.

    Trop de démocratie tue la démocratie ! Va donc pour la balade du littoral.

    Arrivée à La Londe, route agréable, peu fréquentée. Les randonneurs s’équipent, se sanglent, se harnachent.

    Une ligne commence à s’étirer le long d’une plage labourée, ravagée par les pluies, jonchée d’immondices et de détritus divers. Sans doute qu’une queue de tsunami aura visité le site. Des gouttes tombent. Début d’affolement, recherche fébrile dans les sacs.

    - Je t’avais dit de vérifier au départ, pas moyen de compter sur toi !

    - Tu pouvais le faire toi-même, fainéant !

    Le soleil revient, coucou, c’était une farce du ciel ! Boudiou, qu’il fait chaud, d’un coup… Quelques passages dans les rochers, pénibles, se négocient en poussant, en tirant, mais ça passe. Dans un bel élan de courtoisie, certaines bonnes volontés se seront abstenues d’ahaner, malgré l’ampleur de certains arrière-trains…. Des chevaliers, je vous dis !

    Afin de justifier le lourd investissement en talkies walkies ainsi que le passage dans le 21èmesiècle, notre Présidente nous fait la démonstration éclatante de sa dextérité. Son mouvement du pouce sur la touche grise est bouleversant de professionnalisme. Allons ! Nous sommes en bonnes mains ! La preuve ?

    -       Fernand, tu m’entends, c’est pour un essai ?

    -       Je te reçois 5 sur 5, mais si tu recules, tu m’écrases les pieds…

    Heure du déjeuner. Dilemme, où ? La direction bicéphale éclate. Deux groupes se forment, se séparent, s’installent, s’épient. Il y a ceux qui ont le rosé, il y a les autres, les dissidents avec le rouge. Soyons raisonnables, on ne peut pas avoir LMU et le rosé ! Il y a ceux qui mastiquent à l’ombre délicieuse d’un pin, il y a ceux qui se délitent tout doucement sous le cagnard.

    Est-ce un mirage ? Ou un remake de Jésus marchant sur les eaux ? Cet individu passe et repasse au ras des vagues. Ennuis gastriques ou esprit d’imitation ?

    Retour sous un soleil d’enfer, sur les plages bondées. La longue file des randonneurs louvoie entre les nudistes. Des voix compatissantes se font entendre :

    -       Putain, t’as vu ? Tu crois que c’est un exercice de la Légion ? Putain, ils ont l’air d’en baver

    Un enfant s’exclame :

    -       Dis man, y en a qui zont des bâtons, y vont au ski ?

    -       Mais non mon chéri, tu vois bien qu’ils ne portent pas de passe-montagne, pas de skis.

    -       Dis man, pourquoi ils sont tout rouge et qu’ils transpirent ?

    -       C’est ce qui t’attend, galopin si tu continues à m’embêter, je vais t’inscrire dans leur club !

    Retour réussi, sur cette route encombrée à souhait. Curieusement, beaucoup d’automobilistes ont la même idée. Enfin… cela nous donne l’occasion de pouvoir lire les menus, en roulant au pas. On a la veine de pouvoir se délecter de toutes les promotions : pizzas, nains de jardin, chambres tout confort, non, on ne rate rien.

           C’était une rando ordinaire, on en redemande !

     La Provence à pied

    Gérard STELL

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