• La Provence à pied 21

    La Provence à pied 21

     

    La Roquebrussanne

    Sur les contreforts de la Sainte Baume (Var) La Loube, sommet de 836 mètres 

     

    La Provence à pied 21Bonjour à tous, fidèle lectorat. Quelles vont être les élucubrations de ce jour ? Question primordiale : que voulez-vous lire ? Un récit linéaire, triste, d’aimables considérations plan-plan, ou alors, de la fantaisie ?

    Voyons le champ opératoire. Les phases sont archiconnues. Il y a un premier rassemblement où se dessine un mouvement d’attitudes hétérogènes. La constatation s’impose chaque fois. De là, départ plus ou moins chaotique et regroupement pour le départ de la randonnée. Bien sûr, des en-avant souvent brimés par une lecture hasardeuse de la carte. Jusque-là, rien à dire. Mi-journée. Pique-nique, le point d’orgue de la rando. Des occasions de découvertes culinaires qui étonnent et enchantent. Beaucoup parlent de leur poids, mais espèrent perdre les calories superflues, pendant le trajet. On peut rêver… Pendant le retour, les esprits sont apaisés, repus de grand air, de victuailles et de propos sur tout et rien. Les pensées sont déjà projetées sur le lundi et toutes ces tâches qu’il faut régler. Une certaine langueur et des jambes qui se font lourdes sont le lot de chacun.

    Reste à introduire dans ce maillage classique, les faits marquants, mal observés ou ignorés par des regards trop rapides. N’en doutez pas un seul instant, c’est un grand exercice de style où il faut savoir faire plaisir à papa et à maman. Je vois que vous êtes tous d’accord, ce n’est pas le moment de se prendre la tête.

    Alors, pour se dérider, passons à la moulinette le parcours concocté par Pierrot, qui a dû voir « Le salaire de la peur » des douzaines de fois, pour s’en inspirer. En effet, quel meneur d’hommes, car il a su mesurer vos capacités de résistance, il a su sonder cœurs et muscles, pour vous demander de faire ce que vous n’auriez pas cru possible. Je sais, avec le matériel humain de « Natures-Passions », rien que du solide, de l’inoxydable… Encore fallait-il savoir pétrir ce beau matériel. Déroulons le film de la journée.

    La montée, longue, parfois rude, ne demande qu’à être violée. Ce sera donc un viol collectif, mais, boudiou, il faut avoir du souffle et pratiquer l’obstination ! Nous arrivons au sommet, truffé d’une foule d’antennes, en découvrant un paysage qui aurait pu être fabuleux, sans le voile de brume. Des dizaines de jeunes abeilles bourdonnent autour des structures métalliques. Serait-ce un vol de printemps autour d’un symbole phallique ? Ou simplement de jeunes abeilles pubères, prises dans un réseau d’ondes ? Bonnes, ou mauvaises, les ondes ? Un espace accueillant, à quelques pas, nous tend les bras, on pourrait y pique-niquer, mais, le guide, intraitable, a prévu un autre site. Alors on y va, d’autant que certains se disent opprimés par le flux d’ondes des antennes. Comme s’il fallait gravir un sommet pour ressentir des ondes négatives !

    Arrive la descente. Les gorges se nouent. Le silence règne. On se regarde, à la dérobée. Qui ne suivra pas ? Qui va se mettre en roue libre pour nous dépasser dans un hurlement aussi pathétique que bestial ? Mais, regardez celle-là, la malheureuse se croit poursuivie par une horde de Touaregs ! Elle vole de roche en roche, saute par-dessus les arbustes ! Heureusement, ces Touaregs disparaissent au détour d’une descente vertigineuse. Quelle épopée ! Et quels nuages de poussière noire, plus fine que de la farine, et qui crisse entre les dents !

    L’arrière-garde arrive enfin, sur l’aire du pique-nique. Les autres en sont déjà au dessert, mais se laissent tenter par du salé, si gentiment proposé. Tiens, une invitée ! Robe rousse satinée, sabots vernis. Son regard intelligent nous étudie. Elle avance. Elle croit sans doute avoir reconnu de la parenté dans le groupe ? Malgré des embrassades baveuses, elle se rend compte qu’elle s’est trompée. La génisse, écœurée, s’éloigne en dodelinant de la tête. La vache, marmonne-t-elle, faut que je consulte, j’ai la vue basse…

    Le guide nous avait préparé une surprise, sur le chemin du retour. C’est une haute falaise blanche où l’homme a su utiliser le relief pour y construire une bâtisse impressionnante. LMU a les yeux qui brillent. Il faut dire qu’elle est à la recherche d’une grande maison, qui pourrait nous abriter, le jour venu où nous ne pourrions plus marcher. Elle nous a prévenus : elle nous confisquerait nos retraites, pour la bonne marche de l’entreprise !

    Tiens, la voix de Belles Bretelles, qui hypnotise quelques retardataires à qui il veut faire croire des choses :

    -       Je vous le dis ! LMU m’a saisi le bâton, je n’ai rien pu dire. C’était le passage des trois morts, c’est là qu’elle en a profité pour glisser. Alors, vous pensez, tomber ou lui donner mon bâton à saisir, je n’ai pas hésité…

    P.S. Leader Maxima Unica, LMU, notre présidente, dont on ne peut que louer les vertus, m’a obligé à signer un contrat. Oui, un contrat qui m’oblige à chanter ses prouesses et son infaillibilité. C’est vrai, elle se prend parfois pour le Pape…

     

    Gérard Stell

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