• La Provence à pied. 11

    La Provence à pied. 11Encore une belle randonnée, à savourer au frais...

     

    La Provence à pied. 11

     

    Parc Alpha et lac Nègre

    Visite chez les loups et incursion dans le Mercantour 

     

     

    Une fois n’est pas coutume : rendons à César ce qui appartient à César. Non. Rendons à notre Leader Maxima Unica (LMU) l’hommage que nous lui devons, nous, les ingrats. Eh oui, vous rendez-vous compte qu’elle se décarcasse comme deux dames Ducros, pour vous faire plaisir ? Mieux, pour vous surprendre et vous enchanter ?

    Je sais de bonne source, que certains frissonnent encore, depuis leur visite du Parc Alpha. N’est-ce pas que nous sommes des privilégiés, nous qui avons été témoin de va et vient de deux pelés et trois tondus ? Il parait que peu de visiteurs peuvent s’en flatter. D’ailleurs, quelle est la philosophie de la chose ? Ah oui : laisser des animaux –les loups- nés en captivité, dans un état pseudo sauvage, en leur faisant goûter les délices de ce grand prédateur qu’est l’homme, à savoir le Viandox ! 11 litres de ce breuvage sous l’étagère des nourrisseurs ! Ce Viandox est versé sur le sol, par les nourrisseurs, pour former une trace qui mène vers des poulets crevés, répartis ici et là. Ainsi le contrat est rempli : les loups font semblant d’être sauvages, et nous, nous faisons semblant d’avoir peur. Plaisanterie mise à part, il faudrait réintroduire le loup dans le Var, pour en chasser ces monstres de touristes qui se gavent en douce de nos raisins !

    Quelques délicieux incidents émaillèrent cette visite si édifiante. Dans une des cabanes-poste-d’observation, fortement imprégnée de vapeurs toxiques de peinture, l’animateur, aussi pelé que les loups, surprit la main dans le sac notre LMU en train de boulotter des gressins, au mépris des instructions. DEFENSE de manger, par respect pour le loup, à l’odorat 85 fois plus développé que le nôtre, pour ne pas le troubler par des odeurs exotiques.. D’où une réflexion pas si bête : quid du fumet tenace, puissant et envahissant, des saucisses grillées, expulsé par la cheminée de la cafétéria, agressant sans retenue nos pauvres narines d’humains ? Qu’en pensent les loups ?

    A la sortie d’une cabane, des schémas et dessins fixés contre la cloison, instruisent les visiteurs sur la gestuelle comportementaliste du lupus. L’une de nos charmantes adhérentes s’étouffa de rire, alors qu’elle pointait du doigt une image de loup, la queue basse. Très fine observation écrite : queue basse, le loup est au repos. On entendit entre deux accès de rire : c’est comme ça chez moi, tous les jours !

    La qualité des projections surprit plus d’un spectateur, images et sons ont étonnés. Images, sons…et odeur. Une odeur répugnante semblait suivre le groupe de salle en salle, puis, on constata que l’odeur nous précédait, dans le sillage direct de LMU.

    -       Mais ce que ça pue ici !

    Une petite voix répondit : »Euh, oui, c’est moi, c’est mon Reblochon, là, dans mon sac, entre mes pieds…Il est si bon que je n’ai pas voulu le laisser dans la voiture… » Savez-vous qui est l’auteur de cette phrase historique ? Je vois des bouches en cul de poule, des grimaces d’ignorance, et pourtant… Oui mesdames et messieurs, toute figure emblématique, depuis Homère et Pline l’ancien, tous, même les plus grands, ont des faiblesses. Oui, vous l’avez compris, c’est notre Présidente qui a frappé. Mais que va-t-elle inventer pour faire parler d’elle ? Il est vrai que la bougresse a pris le goût du vedettariat. Enfin…

    Repas rapidement servi, le soir, chambres refaites à neuf, dans un style suranné. On aurait presque pu croiser Miss Marple dans un des couloirs…

    Lendemain matin, ascension vers le lac Nègre, adoucie par une prise en charge de l’hôtelier qui nous véhicula dans son 4x4, sur un bon tiers du chemin. Ensuite, des sapins immenses, des mélèzes aux aiguilles tendres, et des tapis de rhododendrons nous accompagnèrent, sur un fond sonore, fait de roucoulades de merles et de cascades bondissantes. Un chamois, pris d’une sorte d’ivresse, nous régala de cabrioles ahurissantes aux abords du lac. Certains décidèrent de continuer la grimpette, laissant trois femmes et les sacs à la garde de l’auteur. Puis le ciel s’assombrit… Puis le vent se leva… Puis la pluie tomba…en diagonale…glacée…pénétrante… Les doigts bleuis ne purent tirer les fusées de détresse. Que d’énergie pour couper court à des crises de désespoir, de défaitisme parmi les trois femmes folles de terreur ! Que faire ? Sinon se regrouper sous les ponchos et attendre que le ciel nous prenne en pitié ? La descente se fit dans le plus grand silence, sur des roches glissantes, avec en ligne de mire la vallée qu’on voyait baignée de soleil…

     

    Gérard  Stell

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